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©AG ANNE

bigorra

CANDY CRASH

Goutte jaune Corne rouge Cube vert Rond bleu
Ovale orange

Crush

Augmentation de la jauge de frustration

Crush

Incontinence mentale

Crush

Engrangement de points de latence


Goutte jaune Corne rouge Cube vert Rond bleu
Ovale orange


Au sud de nulle part
J’ai jeté ma cognition
Pour jouer à Candy crush

Je suis déconnectée à mon téléphone complètement déconnectée
2890 niveaux de béance inlassablement se succèdent
J’intervertis les éléments pour aligner les bonbons et

Crush

Ils s’effondrent

Peut-être suis-je issue d’une
Défaillance

Peut-être aurait-on dû me jeter
A la Vologne

Tout s’effrite et s’annule dans un infini recommencement, les paliers enfantent des étapes qui se conçoivent encore et sans relâche je cours, hamster dans sa roue, il n’y a plus de début manifeste existe-t-il une amorce si rien jamais ne se déploie s’il n’y a

Aucun enjeu


« Votre jauge de vies est pleine ! Tapez ici pour continuer votre Saga. »

Au lieu d’être dans
La vie véritable
Je me suis candycrashée au sud de nulle part
Dans le 92 à Gennevilliers

C’est tout gluten ici
Dans la vie véritable
Il n’y a pas de retour en arrière


Qui pense à toi dans Candy Crush ?

Goutte jaune Corne rouge Cube vert Rond bleu

Qui pense dans Candy Crush ?

Ovale orange

Qui pense à Dieu dans Candy Crush ?

@Stéphanie

AU TOUR DE NOUS

Nous sommes vos empreintes, vos fibres, vos sécrétions, vos preuves
Nous sommes la goutte de sueur qui s’écoule le long de votre nuque
Nous sommes les gargouillis des estomacs creux dans les amphithéâtres
Nous sommes la paperasse administrative qui inlassablement s’entasse
Nous ne sommes pas les jeunes français qui ont envie de devenir milliardaires
Nous sommes des tentatives poétiques en lacrymocratie
Nous sommes un mélange insensé de fureur et de tendresse
Nous sommes des bouches remplies de ciel, nos dents des nuages avides d’oiseaux
Nous sommes vos enfants qui ont mal tourné
Nous sommes en désordre

Nous ne voulons plus être des lapins dans des phares
Nous ne voulons plus nous immoler pour que le pouvoir cesse de nier notre parole
Nous ne voulons plus nous immoler et que le pouvoir nous diagnostique dépressif.ve.s, les cris dans les bouches des gens en fluo bloqués dans nos gorges épines rayant la peinture
Nous sommes la grève générale, disent les hongkongais
Nous sommes les chalecos amarillos, disent les Mexicains
Nous sommes en fait le rêve général sur les pancartes qu’on lit plus loin
Nous sommes dévoré.e.s de désirs
Nous sommes en long en large et en travers
Nous ressentons tout
Nous marchons dans nos têtes, prêtes à mourir sans un coucher de soleil
Et parfois nous ne ressentons plus rien
Mais aussi dans les rues

Nous cherchons

Nous sommes des langues mouillées des langues plurielles des mélanges de salive
Nous sommes des coulées de lave à refroidissement non-programmé
Nous sommes des questions sans réponses
Nous sommes les déceptions grandissantes des générations précédentes
Nous rêvons de feu
Mais
Nous ne savons pas ce que nous veut dire
Et
Nous voulons arrêter de vouloir
Qu’il suffise de se savoir, de se vouloir parfois

Nous voulons caresser le mot et entendre son consentement
Nous apprenons à écouter
Nous collectons du sensible pour en scotcher des fragments
Nous sommes des ébauches d’étreintes

Nous avons la tentation d’abolir les limites de nos corps, avoir quinze jambes courir plus vite que n’importe quelle voiture de flic
Nous sommes les chevaux entres les jambes de la police montée
Nous fuyons par les trous laissés entre les boucliers
Plongeons nos doigts où il ne faut pas.
Nous coulons en glaise morte, les pancartes baissées, l’eau au bord
Nous faisons le choix d’être nous en ENTIERES internationalES
Nous nous autodéterminons

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©AMEDINE